L’accueil des personnes par l’équipe de la Commission des Aides

L’équipe de la Commission des Aides reçoit chaque Lundi les personnes qui viennent présenter leur situation et demander une aide ou un prêt. Elle a souhaité partager avec vous ces situations qui montrent la montée de la crise sociale et le désarroi des personnes.

  • Mme X adressée La Rampe

En France depuis 3 ans, seule avec 2 enfants (5 et 2 ans), Madame est domiciliée par l'ASTI et hébergée par le 115 à Colombes. Avant le confinement, elle effectuait des ménages. Elle bénéficie de l'Aide Médicale d’Etat(AME), de la PMI et des Resto du Cœur. Sa fille de 2 ans est suivie à l'hôpital Necker et doit être opérée. Nous lui remettons 30 EUR en chèques MS et un bon pour des vêtements.

 

  • Mr X adressée par Lycée Anatole France Colombes

Venant de Gambie, 16 ans, il a étudié au Sénégal. Il est logé par un cousin à Nanterre et suit une classe de remise à niveau à Colombes. Il veut entamer un CAP d'électricité l'an prochain.

Nous lui remettons un bon pour des vêtements.

 

  • Mme X adressée par l'AS du 115

En France depuis 2015, Madame vient du Congo Kinshasa. Elle est logée par le 115 à Gennevilliers avec ses 2 enfants (4ans et 7 mois). Sa demande d'asile a été refusée. Elle est domiciliée par l'ASTI.

Nous lui remettons 50 EUR en chèques MS et un bon pour des vêtements.

 

  • Mme X adressée par ADN

Madame vient de RDC, elle est logée à Colombes avec ses 2 enfants (11 ans et 7 mois). Elle est suivie par une AS, vient d'obtenir un titre de séjour pour 6 mois, et est en attente de l'APAJ. Son titre étant prêt en Préfecture, elle nous demande des TF. Nous lui indiquons qu'il nous faut une lettre de l'association pour cette demande. Nous lui remettons 50 EUR en chèques MS et un bon pour des vêtements.

 

  • Mme X adressée par le Secours Catholique Asnières

Madame est suivie par la CIMADE et l'Escale. Elle a été victime de violences conjugales et vit actuellement avec son fils de 10 ans chez son époux qui est sous contrôle judiciaire.

Dette de cantine de 19,24 EUR, nous lui remettons un chèque à l'ordre de SOGERES.

Nous lui remettons également 50 EUR en chèques MS et un bon pour des vêtements.

 

  • Mme X adressée par l'Entraide 

Madame est en instance de divorce. Elle loge avec ses 5 enfants (15, 11, 9, 7 et 6 ans) dans le parc privé à Asnières. Le loyer est de 880 EUR/mois mais elle perçoit l'APL et les allocations familiales.

Elle est dans l'attente d'un RDV avec le Service Social Territorial (SST) d'Asnières.

Nous lui remettons 100 EUR en chèques MS et un bon pour des vêtements.

 

  • Mr X adressé par La Rampe

Apparemment Monsieur est séparé de sa femme qui vit avec leurs 4 enfants à Gennevilliers, lui étant logé chez des amis à Colombes. Il n'a pas pu travailler depuis 4 ans du fait de problèmes de genoux.

Monsieur ayant la nationalité française, nous lui demandons de se rendre au CCAS de Colombes afin de mettre à jour sa situation.

Nous lui remettons 30 EUR en chèques MS et un bon pour des vêtements.


L’Entraide, ma seconde famille !                Témoignage de Marie-Andrée Gardien

Je suis une des anciennes de l’Entraide, qui a ouvert ses nouveaux locaux il n’y a pas loin d’une trentaine d’années. Auparavant, faute de place, tout ce que les gens amenaient, était entassé dans les caves (vêtements et bric-à-brac).

 

Il y avait déjà des braderies et c’est à l’occasion de l’une d’elles que j’ai proposé mes services. Car j’étais à la retraite et heureuse d’occuper mon temps libre à me rendre utile. Parallèlement et un peu frivole je l’avoue, j’ai fait partie du Comité des Fêtes de Bois-Colombes qui organisait des après-midi dansantes et des lotos. Le tri des vêtements se faisait dans le même local qu’actuellement. Nous formions au début une petite équipe de retraitées, puis peu à peu l’entraide s’est organisée.

 L’Entraide est pour moi une seconde famille. Un peu isolée par mon âge et bien qu’en ce moment les activités soient rares, je suis entourée de fidèles, Michelle, Renée, Suzy et d’autres que je rencontre et qui me tiennent au courant. 

 Je ne peux plus assurer une activité régulière, aussi maintenant je viens aux braderies en touriste. Je veux assurer à tous ceux que j’ai côtoyés pendant toutes ces années de mon regret de devoir larguer les amarres.


Quand y’en a plus, y’en a encore                           Témoignage de Pierrette Courtois

 « Quand y’en a plus, y’en a encore ! » Ce dicton populaire illustre bien l’évangile de Jean sur la multiplication des pains et illustre également le quotidien des « dames du vestiaire ». A 1’h, quand elles arrivent « aujourd’hui, pas beaucoup de sacs » et trois heures plus tard, elles croulent sous le poids des paquets de vêtements, sacs, chaussures, livres, linge de maison et toutes sortes d’articles.  Quelques chiffres pour illustrer l’amplitude de ce verbe Crouler. 

 

Entre chaque braderie, tous les deux mois, elles reçoivent l’équivalent de 6 tonnes de vêtements ; après un tri sévère, elles n’en retiennent que 2 tonnes, les 4 tonnes écartées seront récupérées par Tisseco, une association qui les remet dans le circuit marchand ou les recycle, toutes tâches exécutées par des personnes en insertion.  Les 2 tonnes retenues alimenteront les braderies et la boutique Au Bonheur de Tous, mais seulement une tonne sera vendue, quant à la tonne restante, elle sera récupérée par Tisseco ou tout autre association qui en aurait formulé le besoin. En effet, à la fin des braderies des associations, qui en ont manifesté le besoin, viennent récupérer des invendus pour les redistribuer à leur tour ou les destiner à tout autre usage telle cette architecte qui utilise les textiles pour rendre les parpaings plus isolants. Ou bien les serviettes de toilette destinées à La Rampe ou à la Maison de la solidarité à Gennevilliers

 

Ainsi, pour reprendre l’évangile de Jean, ce sont ces vêtements transformés en résultat positif par les braderies qui permettront à l’Entraide de faire des miracles.

 

D’abord, aider les familles en précarité ou ayant des ressources limitées à se vêtir, à disposer de livres ou de jouets, à des prix plus que raisonnables. Grâce à l’Entraide et « à la société de consommation », les enfants des familles démunies peuvent avoir comme les autres une garde-robe alors qu’au début du siècle dernier ils traînaient dans les rues en haillons.

 

De plus, tous les lundis,  des personnes sans domicile sont reçus par des bénévoles de l'Entraide. On leur fournit les vêtements ou couvertures qu’ils souhaitent et le soir la Commission des Aides étudie les dossiers des personnes dans la précarité, celles-ci sont généralement envoyées par des associations ou les services sociaux. Ces personnes reçoivent des chèques de subsistance et/ou des bons pour des vestiaires gratuits. Parfois cette commission accord des prêts remboursables qui permettront, à l’un de s’acquitter de ses dettes, à l’autre de financer un achat ou une formation ou bien d’autres raisons.

 

Enfin l’Entraide, grâce aux braderies donc aux dons de vêtements ou autres, peut financer des partenariats associatifs comme la Cimade, le CASP, Solidarité Jeunes Etrangers 92… pour ne citer que ceux-là, alors que ces partenariats sont au nombre de 20.

 

Mais ce qui m’apparaît le plus essentiel (car dans nos sociétés dite de consommation, qui manque de vêtements ?), ce sont ces vêtements qui, donnés et redistribués comme les pains ou les poissons de l’évangile, participent à définir ce qui est l’ADN de l’Entraide, à savoir : donner pour preuve de reconnaissance de l’Autre et retirer de cet Autre un véritable enrichissement comme Jésus qui donne et qui offre aux autres le moyen de satisfaire la faim des autres. 

 

Sous quelles formes ? Le bonheur de voir les autres heureux avec le plaisir d’un don qui les satisfait que ce soit lors des braderies, à la Boutique ou au vestiaire. Ces braderies qui sont un véritable lieu d’échange où l’on vient pur se faire plaisir et rencontrer des personnes à l’écoute et donnent le sentiment d’appartenir à une même famille. Ces braderies vécues comme génératrices de lien social par ceux qui les organisent ou y participent.

 

Et puis, l’Entraide offre, ce qui est l’essentiel de l’existence, l’occasion de se sentir toujours utile et surtout de participer à une œuvre de construction sociale et humaine.

 

 

Des moments de bonheur bien divers dans les braderies….par Pierrette Courtois

Des petites histoires sur des moments de bonheur dans les braderies : un manteau de fourrure rêvé et offert, une femme de ménage habillée en bourgeoise ou une analyse socio-culturelle des clientes des braderies ? 

Un moment de bonheur partagé

C’était, je m’en souviens, à une braderie d’hiver. Une dame africaine, d’un certain âge, regardait avec envie un manteau de fourrure. En échangeant avec elle, elle nous avoua que posséder un manteau de fourrure était un rêve de sa vie qu’elle n’avait pu assouvir vu la modestie de ses moyens financiers. Celui-ci en renard ou mouton argenté…, je ne sais plus, était mis à prix à 100€ ou 100 francs (le temps passe si vite). Elle avait beau compter, recompter… mettre une telle somme dans un article qui ne lui était pas indispensable, cela ne lui semblait pas raisonnable ! pourtant, elle l’essayait, le reposait, le repassait … non elle ne devait pas se laisser tenter ! Alors au moment de le remettre définitivement sur le portant, je lui ai dit « Allez, nous vous l’offrons, ce sera votre cadeau de Noël ! » Je vois encore ses yeux étincelants laisser rouler une larme de bonheur. « Ce ne sera pas mon cadeau de Noël… c’est demain mon anniversaire !!! »

Autre moment de bonheur

Celle dont je vais parler se reconnaitrait forcément en lisant « ENSEMBLE ». Cette dame est créole : elle vient à chaque braderie à tel point que si je ne l’ai pas vue, je m’inquiète ! Toujours est-il qu’elle vient le samedi soir à la fin de la braderie parce qu’à ce moment, sans doute, elle n’est pas pressée par le temps. Comme c’est une belle femme elle prend plaisir à essayer tout ce qu’on lui propose : elle fait son « show » enfin, elle existe et cela va si bien ! Son accent chantant, quand elle commente ses impressions, son déhanchement et ses mimiques : tout fait de sa venue un moment de bonheur. Elle nous fait des confidences : quand je vais monter dans l’ascenseur avec mon patron il va se dire que ce n’est pas normal de voir une femme de ménage habillée comme une bourgeoise. Oui Monsieur dit-elle avec un sourire de satisfaction, pourquoi n’en aurais-je pas le droit ? Elle est si heureuse qu’elle ne quittera jamais la braderie sans avoir fait le ménage de la salle que nous appelons « la boutique ». Un moyen comme un autre de nous remercier en nous offrant le meilleur d’elle-même. « Donnant, donnant. Merci à toi ! »



Nouvelle vie des bijoux donnés et transformés par Nicole Harrault

Lorsque je reçois vos colliers démodés ou cassés , je démonte , je transforme pour vous offrir un joli stand dans les braderies  de l entraide .